Embarqué dans une impressionnante tournée des grandes salles, Julien Doré posait ses valises à Strasbourg ce samedi 21 mai pour un show monumental. Découvrez le récap d’aficia !
Chaque rendez-vous donné par Julien Doré est précieux et attendu. En 2020, l’artiste officialisait son grand retour avec Aimée, un cinquième disque publié quatre années après l’incontournable &. Et comme à l’accoutumée, c’est un recueil de chansons alliant créativité artistique, textes ciselés et une imagerie soignée que dévoilait l’interprète de “Paris-Seychelles”. Un savoureux mélange largement plébiscité par le public comme l’atteste les chiffres de vente. En effet, l’album est à ce jour certifié triple disque de platine grâce à plus de 300 000 copies écoulées dans l’Hexagone.
Fort de ce succès, Julien Doré parcourt actuellement la France, le Luxembourg et la Suisse à l’occasion de son spectacle ‘Aimée la tournée‘ qui a déjà réuni plus de 200 000 spectateurs depuis le show d’ouverture donné en février dernier. Pour les retardataires, il n’est d’ailleurs pas trop tard ! Julien Doré et toute son équipe fouleront les plus grandes scènes jusqu’en décembre 2022 afin de défendre les couleurs d’Aimée. aficia a assisté au concert dans la capitale de l’Alsace et vous livre son ressenti.
Des effets spéciaux et visuels époustouflants
L’ambiance estivale régnant sur Strasbourg n’a pas découragé le public à l’idée d’être enfermé dans un Zénith pour plusieurs heures. Bien au contraire. Nombreux sont ceux à profiter des derniers rayons de soleil aux abords de la salle, tout en entonnant les classiques ou se laissant aller à quelques spéculations sur le contenu du spectacle qu’ils s’apprêtent à découvrir. Rapidement, l’atmosphère est bouillonnante dans la fosse et dans les gradins d’un Zénith qui affiche quasiment complet.
Accompagné de vifs applaudissements, le lever de rideau dévoile progressivement une large scène sans extravagance. Mais d’emblée, l’attention se porte sur un écran géant diffusant la performance d’un orchestre à cordes proposant une introduction symphonique majestueuse du tube “La fièvre”. Entouré de ses acolytes musiciens perchés sur une structure mouvante, Julien Doré rejoint la scène, vêtu d’un costume rose pâle, afin d’annoncer les réjouissances de cette soirée de gala qui prend rapidement une allure festive aux sons des trois premiers titres “La fièvre”, “Le lac” et l’indémodable “Kiss Me Forever”.
Les prouesses techniques et artistiques des équipes se confirment au fil des chansons. Julien Doré nous invite pour un voyage immersif dans son univers aussi décalé qu’irrésistible. Le public n’est pas en reste, malicieusement convié à scander les paroles de l’entêtant “Coco Câline” qui s’affichent à l’écran, avant que l’artiste ne partage la scène avec un panda, le temps d’une chorégraphie endiablée.
Une prestance scénique incontestable
Nous pourrions aisément revenir sur l’ensemble des tableaux de ce concert tant les visuels soignés appellent à l’évasion et sont constitutifs de ce show monumental mais les mots ne pourront pas laisser transparaître les émotions ressenties, entre émerveillement et étonnement. Si les effets spéciaux auraient pu occuper une place prépondérante au cours du concert, il n’en est rien. Ils subliment habilement l’interprétation et la prestance scénique de Julien Doré.
Pendant 2 heures, l’artiste fait de la scène son terrain de jeu, comme lorsqu’il monte sur son tapis volant ou s’agrippe à une liane sur “Waf”. Mais surtout, il donne de la voix sur des réinterprétations détonantes des titres de son répertoire. Et le plaisir n’en est qu’exacerbé lorsque “Porto-Vecchio” se pare d’une outro musicale psychédélique. Mention spéciale également pour “Sublime et silence” offrant un moment de communion inégalable avec le public, éclairant la salle de mille feux à l’aide de smartphones. La piste profite par ailleurs d’une montée en puissance impressionnante, jusqu’à la frénésie des guitares et le bourdonnement du synthé.
Si le rythme du concert est globalement effréné, Julien Doré mise également sur des moments plus intimistes. Derrière son piano et seul sur scène, il rend un vibrant hommage à ses débuts dans le télécrochet ‘La Nouvelle Star’, il y a déjà 15 ans, en reprenant “Moi Lolita”. Confiant un manque de confiance en lui à cette période de sa vie, l’artiste invite tout un chacun à croire en ses rêves, malgré les embûches de la vie. Il mêle brillamment l’émotion à l’humour, proposant un medley composé des titres “Les Sunlights des tropiques”, de Gilbert Montagné, et “Aline”, en souvenir de son ami Christophe.
En conclusion…
C’est une parenthèse enchantée que propose Julien Doré pour son comeback scénique. Le spectacle conçu réserve de nombreuses surprises et atteint son paroxysme dans sa dernière partie. Après les “On n’est pas fatigués” repris en chœur par le public sur “Kiki”, l’atmosphère se veut plus grave et plus sombre avec l’exaltant “Corbeau Blanc”. La profondeur et l’intensité des arrangements ainsi que celle de la voix de Julien Doré donnent à l’ensemble un rendu impressionnant.
Après plusieurs longues minutes d’applaudissements, Julien Doré reviendra sur scène pour partager un “Paris-Seychelles” délirant avant de livrer l’émouvant “Baracuda II” sublimé par des arrangements de cordes. Le chanteur repart comme il est arrivé, dans l’écran, aux côtés de l’orchestre. L’ensemble des cordes offre un dernier instant de grâce. Généreux, élégant et authentique sont les maîtres mots d’un spectacle millimétré et travaillé que nous ne pouvons que recommander.