Les trois amis composant le groupe Bon Entendeur sont de retour pour la fin de l’année avec Compilation 001. Ils sont venus nous en parler sur aficia lors d’une interview très feel good !
Bon Entendeur c’est une bande de potes qui a d’abord cartonné en invitant des personnalités iconiques sur leurs mixtapes. Puis, il y a eu un premier album baptisé Aller-Retour certifié Disque d’Or pour l’équivalent de 50.000 ventes avec le lead single “Le temps est bon”.
Actuellement confiné à la montagne, Bon Entendeur se montre très productif et dévoile ce 11 décembre un tout nouveau projet signé sur son label BE Records. Cela s’appelle Compilation 001. Il nous présente ce beau projet qui risque de tourner à fond tout l’hiver…
Bon Entendeur : l’interview …
Bonjour les garçons, où est-ce que vous vous trouvez en ce moment-même ?
Pierre : Nous sommes à Vars, dans un chalet dans les Hautes Alpes. On s’est enfermé tous les trois pour ce confinement, alors que lors du premier, nous étions tous confinés dans un endroit différent. Là, quand on a entendu l’annonce d’Emmanuel Macron, on s’est dit qu’on ne ferait pas deux fois la même erreur, on a de suite pris un chalet.
Donc si je comprends bien, ce confinement se passe bien ?
Arnaud : (Sourire) C’est très agréable. Ça sent bon, on a une belle vue, il n’y a de bruit, on se fait de bon repas. Il y a juste une petite souris qui squatte qu’on a repéré hier dans le chalet, mais sinon tout va bien.
Cet environnement est-il propice pour créer de la musique ?
Arnaud : Alors, oui et non parce qu’on a moins de choses en tête, on a un peu plus de temps, donc forcément plus de temps pour réfléchir, se poser… C’est difficile de créer le matin de manière générale. L’artistique, c’est rarement sur des heures productives. Pour ça, oui. Après, on n’a pas de studio ici. Il nous manque des choses pour concrétiser les projets qu’on a en tête parfois, mais ce n’est pas grave. Cela reste très positif !
Cela vous oblige-t-il à créer autrement ?
Pierre : On ne pourra pas compenser notre manque de matériel, mais en tout cas on peut creuser des pistes et lorsque le confinement sera terminé, nous pourrons aller concrétiser ces tracks dans les studios quand on rentrera.
Avant de parler de votre Compilation 001, j’aimerais revenir sur votre collaboration avec Bigflo & Oli. Comment est venue cette idée ?
Nicolas : Cette idée ne vient pas de nous, mais directement d’eux. On les avait rencontré il y a un an à un festival qui s’appelle La Nuit de l’Erdre, à côté de Nantes. C’est Oli qui avait reconnu Pierre d’ailleurs, juste avant de monter sur scène. Il était en train de se doucher à moitié, il nous connaissait car on avait un mix avec Dujardin. Il m’a dit qu’il adorait notre projet de Mixtapes.
Et ensuite, tout s’est fait rapidement j’imagine ?
Nicolas : On a rapidement créé un groupe Whatsapp. Pendant le premier confinement, on s’est recontacté. Il voulait sortir un son de l’été avec l’une de nos prods dessus. On ne savait pas trop vers quoi on s’embarquait. On avait déjà quelques prods en stock. Parmi elles, on avait deux morceaux à leur proposer de deux styles complètement différents, l’une un peu plus dans leur univers (“Coups de blues / coup de soleil”), et une autre davantage dans la notre (“Libre”) avec Edouard Baer. On a fait ça à distance puis on a finalisé ça sur Paris. Cela s’est passé très simplement et on est très content. Maintenant, il n’y a plus trop de distinctions entre les musiciens. Tout le monde collabore avec tout le monde et c’est hyper intéressant.
Vous revenez ce 11 décembre avec un nouvel album concept, un album où vous compilez un peu vos coups de cœur du moment. Sur cette première compil, vous mettez à l’honneur le répertoire indie pop & nu disco, uniquement d’artistes français. J’ai bien résumé ?
Pierre : c’est très bien résumé ! (Sourire)
Comment présentez-vous ce projet de façon plus détaillé ?
Nicolas : Ce projet est un peu une suite logique de toutes les mixtapes qu’on fait depuis 2013. Il y a toujours eu cette volonté de mettre en avant ces talents ou ces producteurs, ou ces chansons qu’on aime bien. Là c’est une étape supplémentaire où l’on va plus loin. On en fait carrément un projet concret, physique, avec même un vinyle. Ce n’est pas juste des mixtapes qui restent sur Internet. C’est un peu la concrétisation et la matérialisation de toute cette envie de mettre en avant des talents qu’on aime bien.
On a échangé avec beaucoup de producteurs et des managers qu’on connaissait, certains très bien, comme Jean Tonique avec qui on est déjà parti en tournée, Napkey également ou encore Macadam Crocodile. Et il y en a d’autres que l’on connaît depuis moins longtemps comme Courrier Sud, ou Superjava. On leur a à tous demandé s’ils avaient des productions en cours. On a reçu plein de trucs et l’idée c’est de les proposer une fois par semaine, faire un focus par artiste et sortir le vinyle en décembre.
Donc on est d’accord que vous n’intervenez pas dans la conception des morceaux choisis ?
Arnaud : Exactement ! Après, quelques artistes nous ont demandé la couleur de l’ensemble de la compilation, car certains sont hyper polyvalents et arrivent à produire dans différents styles. Pour certains, on leur a donné la liste des autres artistes présents sur la compil pour qu’ils aillent dans une direction ou une autre, sinon c’était carte blanche. Mais l’idée c’était de laisser faire des artistes en qui nous avons pleinement confiance.
On appelle donc bien ce projet une compilation, et non d’album. Pourquoi ?
Pierre : C’est plus une compilation dans le sens où l’on retrouve finalement une compilation de chansons produites par différents artistes. Cela ferait bizarre d’appeler ça un album alors qu’il y a une dizaine d’artistes différents.
Nicolas : Puis il y a rien de nous quoi, c’est ça la grande différence.
C’est difficile de passer d’un projet où vous faites intervenir des personnalités, à un album où vous revisitez les années 70, à celui-ci?
Arnaud : On parlait de suite logique tout à l’heure… La suite logique intervient plutôt au sens large de notre vision de Bon Entendeur. Depuis le départ, on ne s’interdit rien tant que c’est dans la musique et qu’il y a un lien plus ou moins établi. Pour nous, tout est une suite logique… D’ailleurs, on est en train de sortir une marque de cafetière ! Non je plaisante, bien sûr ! (Rires) Non, cela a du sens car on a commencé avec des mixtapes, à faire déjà des découvertes via ce canal. Je ne pense pas qu’on perde les gens sur le projet de compilation car c’est vraiment la suite logique de ce qu’on a déjà fait.
Nicolas : De toute façon, Bon Entendeur c’est et cela a toujours été la mise en avant d’un patrimoine musical. Les mixtapes, on met des chansons qu’on aime bien, la compilation, ce sont des chansons qu’on aime bien, les remixes années 70, cela a été des chansons qu’on aimaient bien, remises au goût du jour… Donc en fait, le fil rouge il est là : mettre en avant la richesse du patrimoine musical.
Qu’est-ce que vous recherchez à travers ce nouveau défi ? Il y a une part d’excitation d’aller vers quelque chose qui ne se fait pas forcément ?
Pierre : Complètement ! Pour le coup, pour la compilation, notre manager nous a aidé, car oui, nous ne sommes pas tous seuls, il y a toute une équipe derrière, mais on ne réalisait pas à quel point c’était du travail. On avait déjà crée un label il y a quelques années. C’est un challenge car on démarre de zéro, on ne sait pas si ça va marcher, on ne sait pas si on va réussir les objectif qu’on s’est fixé. Mais c’est à la fois excitant car c’est un nouveau projet et quelque chose que nous n’avons jamais fait. On pense simplement à faire le travail le mieux possible et le reste va suivre.
Arnaud : Je crois qu’on est assez à l’aise avec ça. Cela ne nous fait pas forcément peur. Si derrière on faisait ça pour gagner de l’argent, on aurait arrêté le projet depuis bien longtemps. Je pense que ce qui fait qu’on continue c’est avant tout qu’on est passionné. Typiquement, ce n’est pas en sortant une compilation qu’on va pouvoir se verser un salaire. C’est avant tout la passion. Du moment où c’est sorti, on estime que c’est réussi dans tous les cas. On a la chance d’avoir quelques abonnés, on sait qu’il y a des gens qui nous suivent, curieux de voir ce qu’on va proposer, et là est l’essentiel.
À quel moment de la journée préconisez-vous d’écouter cet album ?
Arnaud : Alors c’est marrant parce que l’autre jour, un seul morceau de la compil était sorti, j’ai une sale habitude de vieux. Le matin, je descends en bas de chez moi prendre un café avec un croissant. J’ai mis mes écouteurs, j’ai écouté tous les morceaux. C’était un cadre assez agréable pour l’écouter, dans Paris, seul, au calme. Après, il y a plein d’autres endroits je pense, comme dans le bain aussi (Rires).
Nicolas : En voiture je pense, de toute façon tout s’écoute en voiture ! Non, mais l’avantage d’une compil’ peut-être, c’est que tu peux piocher les morceaux que tu préfères. Ce n’est pas comme un album où tu as un début, un milieu, une fin où ça peut potentiellement raconter une histoire. Là, l’avantage de la compilation, tu écoutes tout et tu choisis quelle chanson tu vas mettre dans ta playlist “faire du sport”, “aller se balader” ou dans ta playlist “dodo”.. C’est aussi ça l’intérêt !
Be Records : est-ce que ce sera à terme une volonté de signer de nouveaux talents au sein de votre label ?
Arnaud : Pourquoi pas ! Pourquoi pas, mais pour l’instant l’idée, c’est de sortir ce format de compilation. On va essayer de s’y tenir. Cela prend du temps pour nous et les personnes qui travaillent avec nous dessus.
Cette première compil porte le nom de Compilation 001, ce qui laisse présager que d’autres sont à venir, c’est exact ?
Pierre : Ce qu’on s’est fixé, et on va essayer de s’y tenir, ce serait de sortir deux compils par an, une compilation plus estivale, et une autre pour l’hiver. Actuellement à peine la première compilation est sortie qu’on pense déjà à qui nous allons contacter pour la suivante. Mais si on arrive à respecter ce rythme, ce serait top !
Est-ce que vous pensez à vous reposer dès fois ?
Pierre : Tu sais, on ne dort pas beaucoup, parfois on ne dort que deux-trois heures par jour (Rires), mais oui !
Réfléchissez-vous, ou travaillez-vous déjà sur d’autres projets en parallèle ?
Pierre : Bien sûr, on bosse déjà sur l’album 2, les prochaines mixtapes, on a des trucs cool à annoncer mais on n’en peut plus de tout retenir. On a fait un joli feat … On en dit pas plus ! On a hâte ! C’est un lourd secret !
aficia étant dénicheur de nouveaux talents, avez-vous un artiste à nous faire découvrir ?
Arnaud : On a des coups de cœur chacun car nous n’avons pas les mêmes goûts. C’est donc rares d’avoir un coup de cœur collectif, même si cela arrive parfois. Donc je vais parler pour ma part. On a mis dans la compil un artiste qui s’appelle Courrier Sud, c’est d’ailleurs le premier qui est sorti dans le projet. Tiens, Pierre est d’accord avec moi. Ho, Nicolas aussi ! Comme quoi ! Et franchement, c’est une énorme découverte pour nous. On l’a découvert via son track “Dream”, on l’a contacté pour mettre un inédit dans notre projet et on a mis “You Be The Sun”, un titre exceptionnel, c’est une belle claque comme on en a pas souvent. C’est un Marocain qui est entre Paris et Casablanca, qui est très sympa d’ailleurs. On a bu un café ensemble l’autre fois, c’est vraiment un mec bien. On est très contents quand c’est quelqu’un qui fait de la bonne musique, quand on a un coup de cœur et puis qu’humainement derrière c’est super aussi. Donc Courrier Sud !