Rose Festival : l’édition 2023 transforme l’essai !

Le Rose Festival 2023, on y était ! Prestations coup de cœur, reportage photos et témoignages, aficia dresse le récap de cette seconde édition.

Nous n’avions pas pu nous glisser à temps dans la foule de l’édition dulancement, voici notre erreur rectifiée, le Rose Festival 2023, nous y étions !

Avant tout, petit rappel des faits pour les quelques festivaliers égarés : le Rose, c’est un événement musical crée l’an dernier par deux artistes toulousains inconnus : Bigflo et Oli. À leurs côtés, le petit groupe médiatique La Dépêche et la modeste société de production émergeante : Bleu Citron. Ensemble, ces trois acteurs principaux ont fait naître sur le bitume flambant neuf du parc des expositions MEET, un festival 100 % toulousain.

Kombini rencontrait le duo toulousain lors du lancement du festival l’an dernier !

Le lancement s’est donc fait en 2022, les 2 et 3 septembre. On résume en quelques mots : deux jours de concerts entièrement sold-out, 50 000 spectateurs, Damso, Zinée, Laylow, Chilla, I AM, Folamour et bien d’autres, pour une vingtaine de concerts au total. Une grande roue, des lieux mythiques de la ville rose reconstitués, en bref, « le rêve de deux gosses toulousains qui se réalise », pour citer Oli qui nous accordait quelques mots avant le lancement de cette fameuse édition l’an dernier.

Mais trêve de galéjades, si vous êtes ici, c’est car le duo a remis le couvert (les 1,2 et 3 septembre) et que vous souhaitez vivre ou revivre cette édition le temps de quelques brides par notre intermédiaire. Eh bien on vous y emmène, reportages, témoignages, aficia dresse son grand récap !

Rose 2023 : un petit festival…

La première impression du Rose fut avant tout celle-ci, celle d’une magie silencieuse. Dès l’ouverture des portes, sans même s’en apercevoir, les festivaliers sont entourés d’une véritable petite armée, déployée afin d’assurer le show de ce festival 2023. Tous de rose vêtus, ce sont près de 650 bénévoles qui ont arpenté le MEET, afin de guider, nourrir, abreuver et protéger festivaliers, artistes, organisateurs et médias.

Et de ces équipes, il y en avait besoin, car les nouveautés de ce Rose 2.0 étaient au rendez-vous. Une journée supplémentaire de programmation qui a quasiment doublé la jauge d’accueil de l’événement, passant de 50 000 pour l’an dernier à près de 90 000 pour cette année ; des food-trucks et stands d’événements / d’associations plus nombreux ; et, surtout, la création d’un tremplin musical afin de propulser la scène toulousaine dans la cour des grands (Jethro et Carbonne, grands gagnants de cette année, on y reviendra un peu plus tard).

Et souligner tout cela ne revient pas seulement à venter les louanges d’une communication bien ficelée, c’est avant tout réaliser un état des lieux lucide de la technique d’un événement qui n’a même pas trois ans d’existence.

Rose 2023 : …déjà bien grand !

Des couacs ? Bien sûr qu’il y en a eu. Vendredi, à l’entrée, billets en mains, Lucie 17 ans, venue avec une amie depuis Paris, décrit qu’on vient de lui refuser l’entrée « suite à un incident technique ». Arthur, 25 ans, étudiant toulousain, remarque que « passé 19h30, bouffer c’est un enfer ! 1h30 d’attente pour un burger, fleeeemme ». De son côté, Anna souligne qu’il y a « trop de rap cette année. J’aurais aimé découvrir des artistes d’autres univers, la programmation m’a déçue ».

Pourtant, il faut aussi dire que Lucie rentrera finalement dans le festival une heure après avec son amie. Arthur a appris de ses erreurs, et misa sur des empanadas dès 19h pétante le jour suivant. « Elles étaient carrément bonnes », a-t-il même précisé. Enfin, l’avis d’Anna n’était pas celui de son frère, Thomas, qui a, nous le citons : pu « dignement se péter la nuque au concert de Gazo ».

« Les premières heures c’était la panique, il y a eu pas mal de soucis, puis tout a fini par bien rouler »

Ce malicieux jeu de points de vue est ici pour soulever une chose : Le Rose rencontre les mêmes difficultés que les autres festivals de son acabit, pas une de moins, visiblement pas une de plus. « J’étais déjà bénévole l’an dernier. On a senti que la pression était au rendez-vous pour cette seconde manche. Les premières heures c’était la panique, il y a eu pas mal de soucis, puis tout a fini par bien rouler. C’est difficile à expliquer mais c’est comme si le Rose avait déjà bien plus d’un an. On se connaît le reste de l’année, c’est dynamique et très fluide. Je serai là pour la prochaine, décrit notamment une bénévole (souhaitant rester anonyme).

Alors bien sûr, les défis avec cette jauge doublée et la (très grande) diversité de la programmation, posent questions quant à la fidélisation du public et du maintien du tarif abordable de la journée (52€ ). Aussi, l’engouement grandissant lié aux enjeux des associatifs et partenaires toulousains laissent entrevoir une exigence crescendo autour du festival, menaçant peut être sa liberté d’actions et sa cohérence.

Trop ambitieux dans sa vitesse et sa forme ? Peut-être. L’avenir le dira. Toujours est-il qu’en ce septembre là, durant trois jours, le pari lancé fut relevé haut la main.

Rose Festival 2023 : nos prestations coup de cœur !

Place aux shows !
Plus de détour technique, rentrons dans le vif, le Rose Festival édition 2023, qu’est ce que ça donnait musicalement ?
Eh bien des prestations incroyableeees meec.

Les grands shows :

Disiz

Disiz remporte sans peine la première place de nos coups de cœur de cette édition dans la catégorie grands shows. Artiste qu’on ne présente plus, arpenter en live ses projets L’amour et Pacifique fut un régal complet. 30 000 personnes qui entonnent le platiné Rencontre, suivi de l’émouvant Carré Bleu, c’était pour nous achever ! Si à cela on ajoute une scénographie colorée, à l’escalier « Trumanesque » , on obtient une prestation qui a ravi nombre de fans et de curieux !


Julien Granel

On continue dans les grosses perfs scéniques avec le coloré Julien Granel (son interview) ! Lui, c’est aussi sur aficia qu’on ne le présente plus. L’artiste a su déployer à pleines paillettes la palette de couleurs qui lui est propre. Une disco pop follement addictive qui a emmené le public toulousain dans de sacrés sauts. Un live déchaîné depuis la régi, des cris, de la danse, et l’album Cooleur à tue-tête, on ne comprend pas comment il tient la cadence (ça on en reparle dans un nouvel entretien très prochainement), mais on en redemande !

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Angèle

Non loin de lui, un artiste que le Dj connaît bien, Angèle ! Millimétrée, dansante, emplie de purs hits, bien sûr que l’expérience belge fonctionne aussi à Toulouse.

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M83

Enfin, moins chorégraphiés mais tout aussi impressionnants, les airs mythiques du groupe M83. Les parents de l’iconique Midnight City ont installé toute en élégance et savoir-faire une ambiance intimiste, accouchant d’un très beau live à l’aura organique vibrante.


Mentions honorables :

Gazo qui provoque la rupture de hanche d’un festivalier dans son joyeux bordel et qui ne manque pas de pull up aux côtés de Bigflo sur scène. M qui a réussi par son expérience et sa maturité scénique à unifier les publics dans un show de grande ampleur.

On veut que ça pop :

Place maintenant à notre ADN chez aficia : les curiosités, l’émergence, les instants suspendus auxquels nous n’étions pas préparés.

Khali :

Khali en live, c’était une première pour la rédaction et il n’y pas à dire, ça fonctionne bien. Après la première partie de son DJ survoltée, les notes distordues de Laïla et Il me ressemble pas non plus, se sont fait entendre à travers le parc des expositions. Devant l’artiste, un public loin d’être entièrement acquis mais curieux. Après quelques sons, la magie opère, les refrains les plus entêtants sont élancés en fanfares, le turn up s’installe. Nous avions d’ailleurs eu peur du rendu live contenu du traitement de voix prononcé de l’artiste, mais que nenni, le tout fut savamment orchestré (on passe d’ailleurs une dédicace à Luther, présent lui aussi dans ses mêmes enjeux et pour qui l’expérience Rose eu été également une réussite).


Dabeull

Le set de Dabeull s’est lui aussi défendu à merveilles. Nous l’avions découvert dans l’hypnotique (et bien trop sous côté) Loving Life, eh bien le live de cette funk décomplexée donne de vrais petits frissons ! À cela s’ajoute la maîtrise plus qu’évidente de l’artiste quant à sa gestion de scène et de jeu, un vent de fraîcheur tombé à pic.


Worakls Orchestra

Notre coup de cœur, notre immanquable de cette édition c’était bien lui ou plutôt devrions nous dire eux, le Worakls Orchestra ! On vous met dans l’ambiance, la discographie envoûtante de l’artiste, partagée avec plus de 30 musiciens sur scène. Les corps vibrent, les générations se croisent, dans un véritable pont interdisciplinaire, Worakls a suspendu en superbe la fermeture de la première journée de l’événement. Artiste en place depuis des années, il foule pourtant ce soir -à le sol du Rose « conscient que le public ne venait pas forcément pour lui ». Bilan de la presta, un public qui en redemande et une bonne dizaine de « je connaissais pas du tout, c’est énorme ! », entendus autour de nous durant le show. Alors, de cette formule singulière, où le live orchestra a toute sa place, où les publics de tous les horizons se rencontrent, on en veut plus !

Bonus sympa, nous avons pu le croiser quelques heures avant son live, on vous en dit plus très bientôt

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Mentions honorables :

Nous saluerons également les prestations passionnées à l’énergie communicative d’Adèle Castillon et d’Olympe Chabert. Toutes deux ont joué avec brio leur prestation, sous une aura définitivement rosée.

Pour le symbole…

Enfin, durant ce Rose, plusieurs artistes ont marqué l’événement de par le caractère symbolique de leur show.

Bigflo et Oli :

Bien sûr, en tête de liste du côté des symboles, le show du duo créateur : Bigflo et Oli. Durant deux heures, le samedi, les rappeurs toulousains ont assuré le spectacle, tous les yeux des festivaliers rivés sur eux. Et la prestation fut explosive ! Pyrotechnie, Bigflo à la batterie, Oli à la trompette, les plus grands titres de leurs deux deniers projets La vie de rêve et Les autres c’est nous et des invités surprises (Spider Zed, Berywam et Kalash Criminel), un concert marquant empli d’émotions ! Le duo a d’ailleurs achevé sa prestation pas une énorme annonce : « On refait le stadium le 8 juin 2024 ».

« Ce festival c’est un rêve, merci à vous tous d’avoir répondu présents cette année encore. Ce soir, Toulouse est la capitale de France »

Bigflo et Oli lors de leur concert au Rose Festival 2023.
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Les grandes premières

Eux aussi, ils nous ont ému à travers leurs prestations, les artistes intimement liés à Toulouse, jouant pour la première fois dans un si grand événement. C’est notamment le cas de Jethro et de Carbonne, les grands gagnants du premier tremplin artistique de l’événement, pour qui un show d’une heure fut alloué.

LauCarré

« C’était incroyable, je ne m’attendais pas à ce qu’autant de gens soient réceptifs. Je crois que la mission est réussie ! »

Laucarre, en sortie de scène.

On notera aussi les prestations symboliques de Laucarre (interview à venir…), signé chez le label de Bigflo et Oli Bonne Étoile, ainsi que la prestation de WarEnd, grand remarqué de l’émission Netflix Nouvelle École.

Une scène intimement liée à Toulouse qui a su montrer de quoi elle pouvait être capable. Le Rose Festival, propulseur de talents et projecteur de la ville de Rose ? Ça semble bien parti…

Et vous ? Qu’en avez-vous pensé ?

Car c’est avant tout les festivaliers qui en parlent le mieux, on referme ce grand récap par un petit florilège de témoignages…

« L’ambiance du festival est unique. Et cette année, je trouve que l’on a des artistes qu’on peut difficilement croiser dans leur tournée habituelle, ce Rose 2023, c’était une petite folie »

Maëlle, 23 ans, Toulousaine

« Tiakola je l’attendais fort et il ne m’a pas déçu ! J’ai aussi pris grand plaisir à découvrir Worakls et à encore revoir Vladimir Cauchemar sur scène. Le Rose, c’est une ambiance, une légèreté de fin de saison qui fait du bien dans cette période de rentrée »

Léo, 19 ans, Carcassonnais. 

« Purée saucisses en festoche t’as déjà vu ça mon pote ? C’est une dinguerie ! Faut refaire ça l’année prochaine les frérots »

Alexis, 28 ans, Toulousain
©BobyBoby

Photos : Maxime Duhamel ; m.duhamelpro@gmail.com

Texte / interviews : Lucas Laberenne