Festival de la Paille 2022 - Photo Rémi Tschanz

Festival de la Paille 2022 : Intense et addictif

Les absences permettent de belles retrouvailles. C’est le cas du Festival de la Paille, installé en plein cœur du Doubs. Retour avec aficia sur un week-end de musique, de fête et de vie.

Pour des raisons désormais ancrées dans l’histoire, le Festival de la Paille avait du (comme beaucoup d’autres) se retirer du paysage français. Après 2 ans d’absence, la grande famille de passionnés qui constitue l’organisation s’est investie corps et âmes pour marquer le coup.

Résultat, cette 20ème édition, qui avait lieu le 29 et 30 juillet, a rassemblé au total 21.000 personnes. Une belle performance dans un cadre plus qu’agréable, au pied des pistes de ski de Métabief, dans le Doubs, en Bourgogne-Franche-Comté…

L’énergie de Luji, l’échange exquis de Grand Corps Malade…

Sous un ciel un peu grisonnant, c’est le rock bavard de Rod Barthet qui a ouvert le bal, alors que la pelouse se remplissait encore doucement. Et puis Lujipeka a débarqué sur la grande scène, réussissant une première jolie communion avec le public. Le rappeur a déballé son flow, a partagé son énergie, n’hésitant pas à interpréter des titres de son groupe Columbine. En finissant par les populaires “Poupée russe” et “Pas à ma place”, il a réussit un dernier coup de grâce et a amplifié le partage.

Côté petite scène, on a eu le choix niveau style. On notera la douceur d’Eméa, le trio déverse des mélodies venues de loin, nous invitant constamment au voyage. Le rock s’est également fait une belle place ce vendredi, avec l’authenticité explosive de 58 Shots, et l’effervescence des Fallen Lillies est venu secouer l’air nocturne du festival.

Retour sur les têtes d’affiche, où Thiéfaine a réuni les gens sur ses classiques, même si on sentait que le concert était calibré pour ses fans. Et pourquoi pas finalement. On retiendra l’énorme prestation de Grand Corps Malade. Véritable machine à capter le public, l’artiste français a multiplié les moments d’émotion et a su se lier aux gens.

Pour cette première soirée, le festival s’est conclu sur l’électro poétique de Thylacine, et l’électro-dub Tetra Hydro K, qui se veut être une véritable expérience en terme de manipulations sonores.

L’envoutant Morcheeba, la foudre de PLK…

On se lève sous le soleil pour ce deuxième jour. Un plat de pâtes dans l’estomac à midi, un premier apéro dans l’aprèm et direction les pistes pour se lancer en douceur avec Nikola. On y retrouve son atmosphère soyeuse, à la mélancolie instantanée. Niveau pop-soul, on était servi avec Malibu, puis Kimberose. Des moments dansants sur des voix typiques et prenantes.

Alors que la fraîcheur du soir arrive à petits pas, on notera la prestance et le show de Morcheeba, tandis que du côté de la petit scène, c’est Dead Chic qui viendra capter le public. Et pour cause, la signature vocale d’Andy Balcon est intense, faussement abimée.

Petit tournant dans ce samedi désormais plongé dans la nuit, la venue de PLK. Lourdement installé dans les charts, le jeune rappeur de 25 ans est arrivé comme un coup de tonnerre sur la grande scène. Il n’a rien provoqué, l’ambiance a été vite électrique et un mouvement de foule s’est créé. Quand certains tentaient de quitter la masse, d’autres ont été pris de malaises. Un type complètement énervé s’est acharné quelques secondes sur les grilles avant de se fondre dans l’obscurité. Bref, une fête un peu gâchée et un concert arrêté une quinzaine de minutes avant la fin, malgré les appels au calme du rappeur.

On profite du moment pour manger, car c’est une caractéristique de la Paille, les stands de bouffe et de boissons valent vraiment le détour, avec d’excellents produits proposés. On terminera la soirée avec la fougue des jeunes de Wheobe, et son chanteur transcendé. Le populaire groupe Tagada Jones a aussi foutu le feu, déversant une punk bien nerveuse. Le festival se termine définitivement avec Tchik Tchik Cyrilik, et ses mixes électro originaux.

Nouvelle réussite…

Pour conclure, le Festival de la Paille n’est pas passé à côté de son come-back, avec un week-end intense, propice à la découverte et à la fête, tout simplement. À noter que les organisateurs ont foulé ensemble la scène en guise de clap de fin, un ultime et beau moment de communion…