Eurovision 2017 : la Russie se retire du Concours, l’Ukraine risque gros

L’Ukraine et la Russie alimentent la polémique autour de la prochaine édition de l’Eurovision. Au point que le Concours devra se passer de la Russie cette année. On vous explique tout sur aficia !

L’histoire a sans aucun doute débuté en 2016… L’Ukraine a remporté le Concours Eurovision de la Chanson avec Jamala et « 1944 », un titre à forte portée politique, visant clairement la Russie dans le conflit concernant la Crimée. L’État russe criait alors au scandale et avait même menacé de boycotter l’édition 2017 du Concours.

Mais voilà, la 62ème édition de l’Eurovision qui doit avoir lieu les 9, 11 et 13 mai prochains à Kiev, se déroulera sans la Russie qui avait pourtant prévu d’y être représentée par Yulia Samaylova et le titre « Flame Is Burning ». Mais dès le lendemain de l’annonce de sa participation, la chanteuse de 28 ans connue pour avoir fait « The X Factor » en Russie et pour avoir ouvert les Jeux Paralympiques de Sotchi en 2014, a créé la polémique pour avoir assuré un concert en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2015.

Plus politique que musical

Le député ukrainien Serguei Vissotski avait alors déclaré : « En violant notre souveraineté, si tu chantes à un concert des occupants en Crimée, cela veut dire que tu t’exposes à une interdiction d’entrée en Ukraine ». À la suite de quoi, dès le 22 mars, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont interdit à Yulia Samaylova l’entrée sur le territoire pour une durée de trois ans.

Pour remédier à cette interdiction et permettre le bon déroulement du Concours, L’UER (organisateur de l’Eurovision) a tenté de trouver une solution, comme faire participer la Russie via satellite, en duplex, et dans les conditions du direct. Une proposition rejetée par le pays, estimant que de telles pratiques allaient à l’encontre de l’esprit de l’Eurovision. De son côté, l’Ukraine a campé sur ses positions tout en réaffirmant que ses lois étaient souveraines et qu’elles n’avaient pas à se plier aux règles du Concours. Le slogan ‘Celebrate Diversity’ prend un coup dans l’aile…

Bye Bye Russie !

Début avril, le président ukrainien Petro Porochenko a alimenté la polémique en expliquant : « L’Ukraine permet de visiter la Crimée uniquement aux gens avec des permis spéciaux ». « Sinon, c’est contraire à la législation ukrainienne. C’est bien connu du côté russe » a-t-il renchéri. Ou comment faire comprendre que la décision était ferme, définitive. Il a d’ailleurs expliqué que la Russie jouait la provocation en proposant la chanteuse Yulia Samaylova comme représentante.

Après bien des tentatives de l’UER, la décision est finalement tombée. La Russie se retire du Concours Eurovision de la Chanson. La 62ème édition se fera sans elle, une première depuis 1999. C’est jeudi que Perviy Kanal (diffuseur Russe de l’Eurovision) a communiqué sa décision de ne pas diffuser le Concours sur le territoire Russe et par la même de ne pas être présent à la compétition. « Perviy Kanal considère le refus des autorités ukrainiennes sans fondement. C’est une tentative de l’Ukraine de politiser la compétition. Dans la situation, Perviy Kanal ne considère pas possible de diffuser l’Eurovision 2017 ».

Dans le même temps, Ingrid Deltenre, secrétaire générale de l’UER, confirme la menace qui pèse sur l’Ukraine. Via un courrier envoyé au premier ministre Volodymyr Groïsman, elle explique très fermement que le pays risque de se voir apposé une sanction pour les prochains rendez-vous de l’Eurovision, appuyant sur le risque d’une exclusion du pays. Si 2017 est marquée par l’absence de la Russie, l’année 2018, elle, pourrait être marquée celle de l’Ukraine !