Oscar les vacances © Anne-Laure Etienne - 2
Oscar les vacances © Anne-Laure Etienne - 2

Oscar les vacances en interview ‘sans filtre’ : “Je veux faire vibrer les gens”

Lauréat des Inouïs du Printemps de Bourges en 2022, Oscar les vacances dévoile enfin son univers et se confie de façon ‘sans filtre’ sur son début de carrière pour aficia.

C’est en 2022 que nous découvrons Oscar les vacances. Un artiste un peu hors du temps, qui se dit aussi “poétique, arrogant, seul au monde”. Un artiste qui a séduit le public et les professionnels du Printemps de Bourges puisqu’il a fait partie des 3 lauréats aux côtés de Eesah Yasuke et St Graal cette même année. Mais si ces deux-là ont très vite dévoilé de nouveaux morceaux, Oscar lui a pris son temps.

Il publiera début 2024 son premier album studio, déjà emmené par le single “Courtepaille” et plus récemment “Triss comme Dalida”. Son univers et son personnage nous ayant beaucoup attiré et qu’il fêtera les 10 ans d’aficia le 6 décembre prochain, nous lui avons posé quelques questions depuis son studio à Valence, et ce sans filtre !

Oscar les vacances est ‘sans filtre’ !

Nous t’avions découvert, aux Inouïs du Printemps de Bourges en avril 2022. Est-ce que cela a été un réel tremplin ? 

Oui, ça m’a permis de rencontrer mon nouveau label (PIAS, ndlr), des partenaires et un public de “professionnels”. Les gens s’intéressent davantage au projet. Mais ce n’est pas le Printemps de Bourges qui m’a fait élargir mon public, non. 

Raconte moi ton lien avec ton label PIAS (Miossec, Archive…) ?

C’est très cool, on travaille très dur sur le prochain album. Le truc, c’est qu’on a rien sorti depuis Bourges justement. On prépare la suite. On a fait que des dates de concerts. Cela fait un an qu’on est exclusivement sur la création du prochain album qui sortira début 2024. Ça se passe très bien avec PIAS, je suis très libre, je fais ce que je veux. 


« Si j’arrive à faire rire et pleurer en même temps, c’est tout bénéf’ ! »

— Oscar les vacances pour aficia

Parlons de ta musique. Quels sont les messages que tu souhaites faire véhiculer ?

Je veux faire vibrer avant tout; je pense qu’il y a vraiment quelque chose qui pour moi doit rester émotionnel. Je raconte souvent des histoires qui me sont arrivées. J’écris mes textes et je produis ma musique. Si j’arrive à faire rire et pleurer en même temps, c’est tout bénéf’ ! C’est un peu ça le but ! Même si je n’aborde pas toujours des thèmes qui sont toujours faciles, j’ai envie que ça reste quand même légers, histoire qu’on passe un bon moment !

“Courtepaille”, c’est le premier extrait d’un album. Est-ce qu’il s’agit du morceau le fort de l’album ? 

Non, on l’a vraiment choisi parce qu’il était à part. C’est un titre vraiment orchestral et organique, un peu troisième degré, très intéressant en topline. C’est un titre qui m’amuse beaucoup. Mais il y aura des titres, qui, je l’espère, seront plus forts oui, qui arrivent. 

En quoi “Courtepaille” est “à part” justement ? 

Le morceau est vraiment à part parce que l’album est globalement très organique, il y a pas mal de synthés, c’est quelque chose d’assez pop et électronique. Ce titre là est beaucoup plus orchestral. C’est un orchestre symphonique. C’est épique ! On est presque sur de la musique de film plus que de la musique pop. Je trouvais ça drôle d’avoir un arrangement assez cinématographique dans ce titre-là car ça allait bien avec la musique et avec le thème. Ça renforce un peu le décalage entre le texte et l’aspect épique.

Découvrez le clip de “Courtepaille” d’Oscar les vacances :  

Est-ce compliqué d’imaginer des textes aussi percutants que des titres comme celui-là ? 

C’est souvent par hasard. Je cherchais une rime avec le mot “charcutaille” (Sourire). J’ai longtemps cherché et c’est tombé sur ‘Courtepaille’. Puis après, j’ai tout de même abandonné le mot “charcutaille” pour ne garder que Courtepaille. C’est une chanson qui parle d’un amour un peu désuet, qui parle d’un serveur à Courtepaille qui a fait la rencontre d’une fille qu’il n’a vu qu’une fois et qu’il espérait revoir pendant des années. C’est très narratif comme chanson. Ce n’est pas toujours le cas mais j’aime raconter des histoires. J’aime avoir un fil rouge et que chaque chanson ait un peu son histoire. 

Où puises-tu tes idées de chansons ?

Je peux trouver des inspirations, soit quand je suis dans le train, soit quand j’attends quelqu’un, quand je ne suis pas prêt. Ça vient aussi quand on ne les attend pas. Quand je me dis que je vais me mettre sur la table à écrire, c’est souvent mauvais et je suis pas content, car je force un peu les choses, alors que dès que je pars d’un moment ou d’une image, là je raconte des choses. C’est souvent plus intéressant que lorsque j’aurais voulu le faire.

Beaucoup vont découvrir mes vidéos et se demander ce que je raconte, si je suis sérieux.

Oscar les vacances pour aficia

Dans ta musique, ta façon de chanter, j’entends quelques similitudes avec du Pierre de Maere ou Eddy de Pretto. Comment le prends-tu ?

Je suis très content d’être comparé à des artistes actuels d’une certaine manière. Ils m’ont sûrement influencés dans leur manière d’interpréter. Pierre de Maere est très jeune, je le connais depuis pas très longtemps. Eddy de Pretto, ça fait déjà quelques années que je l’écoute, c’est vrai. Après, c’est vrai que je suis naturellement plus attiré par des artistes et chansons des années 70/80.

D’ailleurs j’ai vu que Pierre de Maere te suivait sur Instagram notamment… comment ça se fait ?

Oui, c’est vrai, il aime quelques-uns de mes posts. Il se trouve que j’ai fait une première partie à lui en décembre 2022. C’était très sympa, une très belle rencontre. C’est un chouette gars  !

Ça pourrait déboucher sur quelque chose ?

Ça, c’est dur à dire. On verra ce que l’avenir nous réserve. Ce serait chouette, mais pour l’instant, rien n’est prévu. 

Tu es un artiste dit “décalé” et toujours sur le fil entre le tragique et le comique. N’est-ce pas d’autant plus compliqué à chercher un public, peut-être encore davantage en France ?

C’est une très bonne question, que je me suis longtemps posé et que je me pose encore. Effectivement, comme tu le disais, le troisième degré dit qu’il y a une part de premier degré, sinon ce serait du second degré. Ce décalage là n’est pas évident pour tout le monde. Beaucoup vont découvrir mes vidéos et se demander ce que je raconte, si je suis sérieux. Il y a de l’ambiguïté qui s’installe. Il y a des chansons que je fais qui sont totalement premier degré, d’autres avec de l’humour, ça se perd un peu.


« Quand j’étais enfant, j’ai davantage été nourri par le clown que par la musique »

— Oscar les vacances pour aficia

Est-ce qu’on peut dire que la frontière entre toi et le personnage est fine finalement ?

Oui, très fine, car la plupart des chansons que j’interprète sont vraies, bon, sauf “Courtepaille” évidemment. C’est l’exception qui confirme la règle. C’est inventé de toute pièce. Mais si l’on prend Philippine Katerine, lui il est au cinquième degré en permanence. Les gens savent, il n’y a plus d’ambiguïté, c’est assez clair ! Moi dans mon cas, cela va nécessiter du temps. J’aime bien écrire de façon sincère et simple parce que je trouve que c’est quand même là que les émotions sont les plus vraies. 

Je dirais surtout que Philippine Katerin est un artiste confirmé, alors qu’un Oscar les vacances, il lui reste tout à prouver…

Oui, c’est certain. J’ai beaucoup d’admiration pour ce que fait Philippe Katerine. C’est l’une de mes plus grandes références. Surtout sur ce qu’il fait d’un point de vue musical, de son personnage. J’ai grandi dans l’univers du clown, ma mère est clown. Il y a vraiment une filiation dans l’univers du clown et mon projet. Lui dans ce qu’il incarne, je trouve ça magnifique !

Te sers-tu de ce que ta maman t’as appris pour ton projet ?

Oui, énormément. J’ai fait du clown avec ma maman. Quand j’étais enfant, j’ai davantage été nourri par le clown que par la musique. Au niveau de la présence, je m’en sers énormément. Je trouve un spectacle de clown assez unique, de par la proximité qu’il peut y avoir avec le public. 

Qu’est-ce qui arrive dans un futur plus ou moins proche ?

Un album, prévu pour 2024. On aura pas mal de chansons d’enfance et d’adolescence, ça je reste fidèle à moi-même. On aura des chansons d’amour un peu raté. Ce sera un thème, et puis l’apocalypse sera un peu le fil rouge. Il y a le nouveau single “Triss comme Dalida” qui vient de sortir et je viens d’annoncer une date au Café de la Danse le 8 février prochain. 

Découvrez le clip de “Triss comme Dalida” :