Boris Way - DR

Boris Way en interview ‘sans filtre’ : “’Kings & Queens’ est plus solaire et plus radio !”

Quelle année pour Boris Way ! Alors qu’il tourne en radio avec le remix de Kate Bush, le nouveau DJ-star revient avec un nouveau single baptisé “Kings & Queens”. aficia s’est entretenu avec lui pour une interview ‘sans filtre’…

Découvert il y a plus de cinq ans avec son tube “Your Love”… la route fut longue pour arriver là où Boris Way est arrivé aujourd’hui. Il fait désormais partie des DJs francophones sur lesquels on peut compter ! 

Du morceau “Want You” à s’essayer au français avec “Dans l’placard” (feat. Masoé), en passant par un remix remarqué de “Trop beau” de Lomepal, sans oublier non plus “Gold” et en signant dernièrement le remix officiel de “Pink Soldiers” de la série ‘Squid Game’… Boris Way s’est toujours réinventé ! Il vient d’achever une tournée d’été ahurissante comme il n’en a jamais connu, alors qu’il tournait en radio tout l’été avec “Running Up That Hill” de Kate Bush. 

Entretien avec cet artiste qui a encore les pieds sur Terre et qui vient tout juste de dévoiler son nouveau single “Queens & Kings” dont il ne manque pas d’éloges à son sujet….

Interview enregistrée fin septembre 2022

Boris Way est ‘sans filtre’ ! 

Bonjour Boris Way ! Quelle année pour toi… Est-ce que tu réalises la chance que tu as quand tout va si vite ?

Oui oui, je réalise la chance, surtout après la Covid. Je suis content parce que j’ai réussi post-pandémie à recréer une émulsion sur les réseaux. J’avais peur de sortir de là et qu’il n’y ait plus aucun titre qui marche, et en fait, c’est tout l’inverse. Ça m’a rendu plus fort qu’avant la Covid, donc je suis content et je réalise cette chance.

Tu as fait une belle tournée cet été… ta plus grosse depuis le début de ta carrière si je ne m’abuse ! Peux-tu me rappeler le nombre de dates que tu as fais ? 

Je crois que j’ai enchaîné presque une trentaine de dates, je dis bien presque. Et la plus grosse date est sans contexte Les Plages Electroniques où il y avait 15 voire 20.000 personnes sur le Mainstage. C’était INCROYABLE, avec la mer à côté. J’ai fait la Lituanie qui était cool aussi, les Arènes de Fréjus également où c’était super ! Et quoi d’autre… il y en a eu tellement ! Et en club, j’ai fait le Poney Club à Toulouse  ! Il y en eu plein de dates partout en France comme ça, et c’était trop cool !

Tu cartonnes actuellement avec le remix “Running Up That Hill de Kate Bush. Comment as-tu su que tu avais une carte à jouer avec ?

J’avais un peu pris l’habitude avec “Pink Soldiers” pour Squid Game. Je savais, du moins, je me doutais qu’il y aurait une tendance sur ce truc. Moi, je suis un fan de ‘Stranger Things’, déjà, de base. Dès que je l’ai vu, à peu près une heure après sa sortie mondiale, j’ai vu la scène. Ça m’a touché et tout, j’ai adoré le titre. J’ai eu envie de le remixer de suite. Je suis allé très vite, j’ai eu un coup d’inspi, et en une journée c’était fait ! 

Est-ce que tu connaissais le répertoire de l’artiste avant même de le remixer ?

Oui, je connaissais un petit peu, pas énormément je t’avoue. Le “Running Up That Hill”, je l’avais déjà entendu par exemple. Mais j’avoue, je n’écoutais pas ça toutes les semaines. Un peu comme tout le monde, on a redécouvert l’artiste avec la série. 

J’ai remixé “Running Up That Hill” car j’ai senti que je pouvais apporter un truc très très cool. 

– Boris Way pour aficia.

Hugel avait remixé ‘La Casa del Papel’ dès lors que la saison 1 est sortie. C’est quelqu’un qui t’a inspiré ?

Oui, forcément. Il a donné un peu l’idée à tout le monde avec ce remix. J’ai vu qu’il y avait des trucs à faire. Après, je le fais uniquement quand ça me plait. Il y a plein de titres qui sortent constamment chaque jour, mais si ça me plaît et je ne le sens pas, je ne le fais pas. Je ne le fais pas par opportunisme. “Running Up That Hill”, je l’ai fait car j’ai senti que je pouvais apporter un truc très très cool. 

Est-ce qu’on peut parler d’un tube ?

On peut parler d’un tube dans le sens où c’est l’un de mes plus gros succès, si ce n’est le plus gros. Il a été numéro un de la playlist NRJ cet été, et là, ça fait trois mois qu’ils le diffuse. Il est encore en playlist huit fois par jour. Quand NRJ joue un titre, on sait à quel point NRJ sont des faiseurs de hits, du moins en France, donc oui, on peut dire que c’est un petit tube, je suis content. 

Il y a “Pink Soldiers aussi qui vient d’atteindre les 300 millions de streams dans le Monde ! Est-ce que ce soudain succès a chamboulé ton processus de travail ?

Oui, un petit peu. Il y a des morceaux que je retravaille pour mon set. Ma façon de travailler a changé aussi. Je fais davantage de son dans l’efficacité, tout en gardant mon côté mélodieux qui est un peu ma force. J’aime bien l’efficacité dans la musique. J’aime bien quand on entend un titre 2-3 minutes, en prendre plein la face tout le long. J’ai pris en niveau là-dessus, par rapport à il y a quelques années en arrière. À force de jouer les morceaux, de voir les réactions du public, ça m’a permis d’évoluer et de rendre encore les titres plus efficaces. 

Les diffusions de “Running Up That Hill” s’emballent, mais tu ne gagnes pas d’argent dessus car il n’est pas disponible sur les plateformes de streaming. C’est exact ?

Effectivement, il n’est jamais paru sur les plateformes. En fait, ce qu’il se passe, c’est que dans la musique, quand tu fais un cover, il est possible de sortir un cover en gardant une certaine structure et en laissant surtout 100% des droits à l’artiste originale. Ce qu’il faut, c’est refaire chanter le titre à l’artiste. En l’occurrence, là c’est le cas, mais Kate Bush n’a pas voulu, du tout, du tout… mais… je ne lui jette pas du tout la pierre. On l’a sorti parce qu’on savait pertinemment qu’on aurait aucune réponse compte tenu de l’engouement du morceau. 

Vous aviez fait des demandes malgré tout ?

Non, on l’a sorti comme ça, mais on savait que si ça allait marcher, et que si c’était le cas, elle viendrait vers nous. On a pris ce risque-là. En fait, quand tu fais un cover, tu n’es pas censé demander les droits, car c’est un cover. Par exemple, Nolwenn Leroy a repris “Running Up That Hill” de Kate Bush il y a cinq-six ans, il est toujours sur les plateformes. 

Je n’en veux pas à Kate Bush, c’est son titre, c’est son bébé, elle en fait ce qu’elle veut !

– Boris Way pour aficia

Qu’est-ce qu’il s’est passé alors ?

Elle doit détester l’électro (Rires). Je sais pas, mais du moment que le titre est rentré dans les classements Spotify etc, ça lui a tilté. Elle a voulu le faire sauter. Après, je ne lui en veux pas, c’est son titre, c’est son bébé, elle en fait ce qu’elle veut. Moi, le titre est toujours en radios, il n’est plus sur les plateformes de streaming, j’en connaissais le risque. Mais c’est vrai qu’en sortant un cover, en lui adressant tous les droits, j’avais aucun problème avec ça. Je ne suis pas là pour l’argent. C’est juste que les réseaux, on m’avait dit “Sors-le, sors-le, sors le !” J’avais tellement de messages chaque jour… Au final, je l’ai sorti, il n’y a pas eu de disputes avec Kate Bush, mais elle n’a pas voulu que ce titre aille sur les plateformes, on l’a retiré et ce n’est pas allé plus loin. 

Tu sais si elle l’a écouté malgré tout ?

Bien sûr qu’elle l’a écouté. Je pense juste qu’elle ne l’a pas aimé en fait (Rires). Je sais aussi, et je ne dirais pas qui, qu’il y a des très très gros DJ qui ont demandé les droits, et elle a refusé aussi directement. 

Financièrement, le fait que tu aies fait une grosse tournée mais que ce titre ne soit pas sur les plateformes de streaming, tu t’en sors comment ? 

Alors, avant même que je fasse ce remix, on avait déjà tout l’été de booké. En fait, c’est comme si j’avais fait un remix que j’avais mis sur YouTube, sauf qu’il est diffusé en radio. NRJ a déjà joué des trucs qui ne sont que sur YouTube. Je trouve ça assez cool. C’est ça que je trouve bien, dans la musique. Franchement, je l’ai fait juste pour TikTok et mes lives au début, et puis il y a eu ce qu’il s’est passé. Au final, je n’ai pas gagné d’argent, mais j’ai gagné en notoriété.

Tu aimerais que le nom de Boris Way soit assimilé comme le remixeur/reworker officiel, ou bien, aussi en tant que producteur de musiques originales ?

C’est vrai que ce qui marche avec moi ce sont les remixes. J’ai des compos originales qui ont marché aussi, mais le constat est peut-être là. Peut-être que je ne suis pas allé assez dans l’efficacité après tout, même si “Gold” était efficace, il était un petit peu plus mélancolique. Mais là justement, j’arrive avec des très très gros titres, très efficaces… 

Ah oui ? Dis-nous tout !

Le titre s’appelle “Kings & Queens”, je l’ai écrit à Londres. C’est l’un des premiers titres que j’ai écrit il y a quelques mois, avec “Gold”. J’ai fait la mélodie de voix, je ne chante pas. Je suis très très content de ce titre. C’est un peu moins deep, un peu moins profond, mais un peu plus solaire, dans la veine de ce que je joue actuellement. 

Ce sont des pépites qui arrivent ?

Franchement, oui. je suis content. J’y crois très fort. Il faut. Mais “Gold” j’y croyais aussi (Sourire). C’est dans la même lignée que “Running Up That Hill”. Je suis allé dans quelque chose de plus fédérateur, c’est ça le terme en fait, un peu plus festival, main en l’air etc… ! Un peu plus radio c’est vrai, mais surtout avec une énergie un peu plus solaire ! Avant, c’était plus deep. 

Boris Way - DR

As-tu été déçu des succès plus mitigés de tes derniers morceaux. Je pense à “Ride” et “Gold” notamment ? 

“Ride” avait tourné sur Fun Radio, il me semble. “Ride”, je suis parti dans une autre direction, j’ai tenté, j’ai osé. J’avais envie de faire du français. Entre nous, les gens ne sont pas encore prêts à ce qu’on mélange de l’électro et du français, mais je me suis fait plaisir. Et “Gold”, honnêtement, je m’attendais à davantage. Mais je me suis aperçu, même quand je joue, finalement, il est super beau, mais un peu plus down. C’était un titre d’hiver et pas d’été. Je l’ai peut-être pas sorti au bon moment. J’ai compris, j’ai réagi en studio, et là ce qui arrive va être incroyable. 

Je change de sujet, je voulais évoquer avec toi ton style vestimentaire que tu affiches et que tu assumes sur les réseaux sociaux. Quand on est DJ, réfléchit-on à la façon dont on va se vêtir ?

Oui, c’est important d’avoir une image. Quand je découvre un artiste, j’aime bien aller consulter son compte Instagram pour savoir ce qu’il fait, comment il s’habille, on a tous ce côté voyeur à travers la musique. 

Là, ce dont j’ai envie, c’est de me faire un nom à l’international

– Boris Way pour aficia.

Tu as réussi à imposer un certain style avec le temps (look vintage, lunettes…). Tu as mis du temps à te trouver ? 

En fait, j’ai repris les codes de mon adolescence. Je faisais du skate à l’époque et j’ai voulu reprendre ce truc du pantalon large, des lunettes et tout. C’est important. Ca m’est venu naturellement. J’avais envie sur scène d’avoir un look un peu plus travaillé.

S’il te restait une chose à accomplir demain, ce serait quoi ? Ton plus grand rêve ?

Aujourd’hui, j’ai tourné un peu en France, un peu en Europe. Là, ce dont j’ai envie, c’est de me faire un nom à l’international. J’aimerais avoir le même nom en France dans tous les pays. Là, on attaque un peu l’Allemagne par exemple. 

Quel est le processus pour exploser à l’international ?

Ce sont des signatures en label, ce sont des collaborations. Le “Pink Soldiers” a le même nombre de streams en France qu’en Allemagne. Ça peut se faire naturellement, sur un buzz. Le “Running Up That Hill” aurait pu prendre à l’inter aussi, mais il y a un peu de tout. Il y a du travail, de la chance, des stratégies, il y a plein de choses qui entrent en jeu.

Et dernière question, ce feat avec Mosimann, il arrive quand ? 

C’est vrai que nous avions annoncé ça il y a quelque temps… Pour être tout à fait honnête, on est partis dans des directions artistiques tellement différentes tous les deux… mais le pire c’est que le titre qu’on avait prévu ensemble il est carrément en dehors de tout ça. Il reste au chaud pour l’instant. Pourquoi pas lors d’une création de pseudo, en BtoB en festival. C’est un vrai délire. Ce n’est pas un titre très sérieux. Il faut juste attendre le bon moment. On a jamais trouvé le bon moment pour le sortir, mais peut-être que ça viendra un jour, ou peut-être pas !

Découvrez “Kings & Queens”, le nouveau single de Boris Way :