Cette semaine, nous poursuivons notre aventure musicale aux Nuits de Fourvière. Un programme hétéroclite pour notre plus grand bonheur. Focus sur aficia !
Les Nuits de Fourvière c’est 58 spectacles de danse, cirque, théâtre et musique qui rythment l’amphithéâtre de Fourvière et d’autres lieux de la métropole de Lyon de début juin à fin juillet. Côté musique ce sont pas moins de 39 concerts qui font lever les foules. LCD Soundsystem, IAM, Phoenix, Texas, Her, Juliette Armanet, MGMT, Caetano Veloso, Ben Howard et Arctic Monkeys ont déjà fait vibrer nos cœurs… Retour sur les concerts de la semaine !
Charlotte Gainsbourg en famille
Pour ouvrir cette soirée placée sous le signe de la famille, nous avons pu profiter du talent des Belges de Girls in Hawaii. Venu présenter son splendide dernier album Nocturne. Le groupe est apparu un peu timide sur scène mais a quand même réussi à chauffer le public grâce à une setlist parfaitement mélangée entre anciens et nouveaux titres…
La scénographie composée de cadres de néons de Charlotte Gainsbourg mise en place, la belle a pu prendre place entourée de ses musiciens. Toujours très discrète, la fille de Serge et Jane a alterné entre chansons au piano et debout derrière son micro. Difficile de composer une setlist lorsque l’on compte déjà cinq albums studio… En plus des ‘classiques’, c’est donc en toute logique que la chanteuse a misé sur une majorité de chansons issues de son dernier album Rest à l’image de « Lying With You », « I’m a Lie » « Ring‐a‐Ring o’ Roses », « Sylvia Says » et « Les Oxalis ».
L’esprit de la famille Birkin/Gainsbourg n’a cessé de planer au dessus de nous, surtout quand la belle a interprété « Charlotte For Ever » et « Lemon Incest » écrits et composés par son père et « Kate », un titre dédié à sa demi-sœur tragiquement disparue en 2013. Pour combler ce manque et célébrer la vie, Charlotte Gainsbourg créait la surprise à la toute fin du concert en faisant montant sa fille Joe qui fêtait ses sept ans ce soir-là. Rapidement rejointes par Madame Jane Birkin qui devait se produire sur cette même scène le soir suivant, toute la petite famille et les musiciens de la chanteuse entonnaient « Joyeux Anniversaire » avant d’aller profiter du beau gâteau et de nous laisser à nos pensées et nos souvenirs d’une très jolie soirée…
Biolay, Obispo et Kent réunis pour rendre hommage à Hubert Mounier
À date unique, plateau unique ! Voilà un concert que l’on attendait avec impatience tant l’émotion allait être grande… Avant de commencer l’hommage à son grand ami, Benjamin Biolay a fait plaisir à l’assemblée en interprétant quelques uns de ses titres qu’Hubert Mounier aimait le plus comme « Ton héritage » et « La Superbe ».
Rapidement rejoint par ses musiciens et ceux du Conservatoire où il a fait ses gammes étant jeune, Benjamin Biolay accueillait ses invités d’un soir les bras ouverts et le souvenirs aux lèvres. Accompagné par Pascal Obispo, Kent et la chanteuse et violoniste Karen Brunon, le chanteur lyonnais a pris grand plaisir à rendre hommage à celui grâce à qui il fait ce qu’il aime comme il l’a déclaré en début de soirée. Tous ensemble, ils ont fait le choix de reprendre les titres de l’album Mobilis in Mobile et quelques uns issus des albums solo pour honorer la mémoire du chanteur de l’Affaire Louis Trio. De « Loin », interprété avec beaucoup d’émotion par Obispo, en passant par « Tout mais pas ça » repris par la drôle de bande et le public entier, nous étions bien éloignés de l’hommage larmoyant et solennel…
Le métissage de Gaël Faye et Ibeyi
Pour ce dernier concert de la semaine, nous nous attendions à danser et nous n’avons pas été déçus ! Nous connaissions les talents d’écriture de Gaël Faye… Sur scène, il nous a prouvé qu’il pouvait aussi être une véritable tornade. Venu présenter les titres de son premier album (2013) et de son EP sorti en 2017, le chanteur franco-rwandais a su parfaitement mettre le feu au théâtre antique de Fourvière. Rendant hommage à Paris, aux déracinés et au hip-hop, le garçon nous a touchés en plein cœur avec ses textes remplis de poésie et criants de vérité sur les maux qui peuvent toucher notre société…
La seconde partie de la soirée a été envoûtante, dansante et engagée… Les sœurs jumelles d’Ibeyi ont réussi à nous réchauffer malgré la pluie incessante. Il faut dire que les rythmes chaloupés de leurs chansons et l’énergie partagés avec le public auraient pu résister à tout. Toujours en symbiose, Lisa-Kaindé et Naomi Diaz ont tout renversé sur leur passage. Qu’elles chantent en anglais sur « I Wanna Be Like You », en espagnol avec « Me Voy » ou encore en yoruba dans « Oddudua », les jumelles arrivent à nous faire voyager vers des horizons lointains. Et même quand elles se font plus politisées en répondant au sexisme de Donald Trump à travers « No Man Is Big Enough for My Arms », les deux jeunes femmes nous font oublier que c’est un sujet grave à travers le charme de leurs voix… Naomi, fille de Shango, orisha de la Foudre et Lisa-Kaindé, fille de Yemaya, orisha de la Mer, ont bravé le déluge pour nous offrir ce qui restera l’un des plus beaux voyages musical de cette édition des Nuits de Fourvière…